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Premier Tour de la coupe de France : le témoignage de Robert Pécheur.

Bonjour à tous.
Ici Robert Pêcheur pour Univers – échecs.

La direction de l’échiquier du lac m’a permis d’accompagner l’équipe de coupe de France du club d’Enghien-les-Bains pour le premier tour de la compétition.
Je l’en remercie vivement.

Durant ce premier tour, elle a affronté la très forte équipe du Barreau de Paris dans les locaux du Cercle National des Armées, place Saint-Augustin à Paris.

Malheureusement, je n’ai pu assister à ce match car je n’étais pas vêtu de la tenue correcte qui est exigée pour avoir accès à la salle de jeu. Mais j’ai pu assister aux discours d’avant et d’après-match du capitaine enghiennois. Je suis heureux de pouvoir les retranscrire ici-même.

L'Entrée de l'immeuble du Cercle National des Armées à Paris

L’Entrée de l’immeuble du Cercle National des Armées à Paris

Sur la place Saint-Augustin, tendant le bras vers l’entrée de l’immeuble néo-classique que l’équipe allait franchir dans quelques instants, le capitaine s’est adressé ainsi à ses troupes :

Échiquierdulacoise ! Échiquierdulacois !

En ce lieu prestigieux, dédié aux armées de terre, de mer et de l’air de la République, nous allons livrer bataille.
Nous allons livrer bataille contre un adversaire dont la force est incommensurablement supérieure à la nôtre.
Mais nous allons livrer bataille sans crainte. Les mânes de Philippe de Hautecloque, de Jean L’Herminier ou de René Fonck, entre autres héros de nos forces armées de terre, de mer ou de l’air, nous guideront en ces lieux.

Chacun d’entre nous a réalisé sur l’échiquier des exploits comparables à ceux qui furent réalisés à Bir Hakeim, à Dixmude ou encore au-dessus de Berlin.
Chacun d’entre nous a donc déjà – et pour certains d’entre nous plusieurs fois – montré qu’il est capable de renverser la formidable adversité qui nous est opposée ce jour.

Certes ce fut rare et certes ce fut parfois il y a quelques temps. Mais par une volonté d’airain, une concentration sans faille et, admettons-le, un léger coup de pouce du destin, nous pouvons, tous ensemble, triompher de cette adversité.
Croyons en nos talents, croyons en notre détermination, Croyons en notre fortune !

Échiquierdulacoise ! Échiquierdulacois !
Que chacun d’entre-nous trempe sa plume dans l’encrier de l’inspiration, de l’intuition, du courage et ensemble nous écrirons une nouvelle glorieuse page sur le livre d’or de notre club bien-aimé.

Près de quatre heures plus tard, les joueurs sont sortis de l’immeuble devant lequel je les attendais. Leurs visages étaient fermés, ne laissant pas présager d’une issue favorable au combat qu’ils venaient de mener. Mon impression fut confirmée lorsque le capitaine enghiennois s’adressa à son équipe en ces termes :

Échiquierdulacoise ! Échiquierdulacois !

Certes nous ne vainquîmes pas ; mais aucun d’entre nous ne doit rougir de sa prestation.
Certes le score est très sévère ; mais tous nos adversaires furent, à un moment ou à un autre mis en danger – parfois même en graves dangers.
Certes chacun d’entre-nous pourrait se prévaloir d’une légitime excuse : violente migraine, stress de la circulation parisiennes, peur d’être refoulé ou exclu pour non-respect du très strict dress-code ou encore émotion due à la solennité des lieux ; mais nous ne chercherons pas d’autres justification que la plus évidente, la seule qui prévaut dans notre sport : aujourd’hui nos adversaires furent meilleurs que nous.
Certes nous trébuchâmes une fois de plus sur la première marche ; mais cette douloureuse expérience nous permettra de nous aguerrir.

Sous le cristal et les ors de la république, les derniers instants avant le combat.

Sous le cristal et les ors de la république, les derniers instants avant le combat.

Aussi remercions nos sympathiques adversaires. Remercions-les, non seulement pour leur accueil ou pour les enrichissantes et conviviales analyses post mortem, mais surtout remercions-les car, grâce à elles, grâce à eux, nous saurons tirer les conséquences de ces douloureuses défaites en gommant les imprécisions, en améliorant nos calculs, en progressant dans nos jugements stratégiques.

Ainsi, plus fort de cette expérience, l’année prochaine nous retournerons fièrement au combat et nous vaincrons !

Les yeux embués par l’émotion, j’entrevis chacun des membres de l’équipe lever vers les nuages zinc et plomb mêlés du ciel parisien un poing rageur. Un triple « Houra ! » retentit place Saint-Augustin.

Robert Pécheur
en exclusivité pour Univers – échecs

5 commentaires.

  1. Cher Robert, ravi de te lire !
    Transmets toutes mes amitiés à chacun des membres de l’équipe

  2. Ça donne envie de perdre, tant ce discours est poignant!

  3. Oui, indiscutablement, ce Robert pécheur a du talent.

  4. Y’a de quoi s’en fischer de perdre avec de telles vibrantes paroles. Naturellement en ce lieu, pas de lunettes de soleil ni de Bobby sur la tête. Il est vrai que ce dernier serait mieux placé dedans que dessus 😉

  5. Ah fischtre, mon ordi m’a fait me passer pour mon Kptain, ce qui ne saurait être !

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