[Interclubs N3 ronde 3] : Un Compte-rendu saignant…
Le compte-rendu du match Senlis – Enghien-les-Bains par Alain V.
Le président nous convia dans un restaurant surprise ce dimanche ensoleillé à Senlis.
Homards, foie gras, steaks… point du tout : un restaurant végétarien fort cosy.
À la lecture du menu, les mines déconfites (de canard) se percevaient et auguraient mal du match à venir.
Malgré le brillant exposé historique concernant Senlis et Hugues Capet qui dura une bonne heure et demie, le moral n’était pas de la partie.
On comprit néanmoins pourquoi à Senlis se tournaient autant de films de Capet d’épées.
La discussion s’envenima même lorsqu’on évoqua des Pim’s à la framboise…
Au loin on entendit le mot hérétique…
Les viandards restèrent sur leur faim et le deuxième verre de vin ne vint jamais…
Seule notre Géraldine nationale semblait conquise par un repas léger et végétarien.
D’ailleurs, elle fut la première à marquer son point.
Après un brillant sacrifice de dame, d’aucuns évoquèrent un enfermement…
Gégé se retrouva dans cette position :
29.Fxf6 !!
et força son jeune adversaire à se rasseoir et à abandonner quelques coups plus tard.
Olivier, aveuglé par le manque de protéines, attaqua un steak de cheval et s’aperçut plus tard que sa combinaison était gagnante.
Olivier B. – Manuel M.
14.Fxh7+ et 15. Dc2+ et Dame prend steak de cheval…c6.
Olivier B. – Manuel M.
20.Dd3 !
À l’analyse, je proposai le coup 20. a4 pour transférer la tour en attaque plutôt qu’une bestiale menace de mat ; Olivier rétorqua que sa tour e1 ferait la même chose avec en plus le gain de temps de la menace de mat.
Que dire devant tant de finesse ?
Benoît (surnommé le Tartare), dépourvu de protéines, se résolut à attaquer sa beloved Française.
Mais, pris de remords devant tant de désamour, s’auto-francisa en enfermant son propre fou f1… avec un pion.
Les connaisseurs distinguèrent donc, incrédules, une double Française sur l’échiquier.
Ainsi la Française triompha, mais ce fut celle de son adversaire.
Mon adversaire solide me proposa nulle. N’ayant rien trouvé de génial, comme à mon habitude, je mis sur le compte de ma méforme le régime auquel on nous avait soumis.
Il est vrai que le quinoa ne nourrit pas son homme.
Ceci dit, comment ne pas jouer de coups de poireaux après un resto végétarien ?
Je renvoie le fidèle lecteur au compte-rendu lillois d’Alain K. sur les rapports entre repas et résultats ( publication: Science et Nature N°420).
Les espoirs reposaient désormais sur l’échiquier de Laurent et de Jean-Marie.
Je susurrais à Benoît, prenant son café aussi amer que sa position, que nous comptions sur la technique de Laurent… Quand soudain Benoît recracha la moitié de son café sur ma veste Smalto, je compris que Laurent était plus proche de Tal que de Petrossian…
Hélas, la prescience de Benoît se confirma (PS : penser à envoyer la note de pressing à Benoît).
Jean-Marie, sans doute épuisé par la remémoration de son exposé historique et des dates subséquentes, ne put faire mieux que la nulle.
Sa position était correcte, mais torturé par les remords et supputant une cabale voire une révolution au sein du club, Alain K. finit par perdre une tour. il tenta une tour folle et / ou un pat que ne consentit pas son adversaire du jour.
Emmanuel fit nulle avec les noirs. Prit sans doute par une sieste postprandiale…
Ainsi le match se termina avec la glorieuse victoire de nos adversaires de Senlis (4-3).
Grand merci Alain pour ce compte-rendu richement illustré et totalement objectif. Un autre cadeau de Noël.
Pour le compte-rendu d’Alain K. cité voir ici : https://www.echiquierdulac.fr/?p=3270
Et je note qu’Emmanuel ne dort que d’un œil.
Posté par Benoit le 30 décembre 2023.