Coupe de France : 2e et dernier tour
Résumé succinct : on a « perdu » 2 à 2, mais y’a eu de la triche !
Écouen a triché. Deux fois.
D’habitude leur meilleur joueur perd avec les noirs contre nous (cf. le compte rendu du match de la saison passée. ) et comme nous avions les blancs au premier échiquier, un point aurait suffi sur les trois autres échiquiers pour se qualifier. Mais voilà, le joueur concerné a changé de club. Première tricherie.
Écouen a aggravé sa turpitude : pour le cas où la bête-noirite serait contagieuse, ils ont placé leur joueur le mieux classé au deuxième échiquier, donc avec les blancs, annulant ainsi le syndrome. Deuxième tricherie.
Prévoyant, notre président avait pourtant préparé une botte secrète : la venue de son parapsychologue personnel. S’installant successivement à l’extrémité de chaque table, il diffusa par sa bienveillante présence rassérénante des ondes positives dont bénéficièrent tous les enghiennois. Malheureusement, comme il dût nous quitter avant la fin de la rencontre, son action ne fut pas suffisante.
Car l’adversaire était venu en force :
B Emmanuel 2022 – Emmanuel 2144
N Alain 1930 – Enguerran 2166
N Benoît 1922 – Alain 1926
B Laurent 1852 – Élodie 1694
Notre stratégie était claire : Emmanuel et Alain avaient pour mission de faire au moins une nulle à eux deux, Benoît et Laurent devant gagner leur partie. Nous fûmes tout près de réussir.
Les retards furent bien plus légers qu’à l’habitude tant du côté enghiennois que pour les visiteurs.
De même, notre arbitre limita son introduction à rappeler la cadence de jeu et un avertissement signifiant peu ou prou « Ne venez pas m’embêtez avec les pendules, je n’ai pas révisé ! ».
Le début de rencontre fut équilibré :
Au premier échiquier Emmanuel (d’Enghien-les-Bains) joua avec les blancs et un temps de plus une ouverture qu’il affectionnait avec les noirs dans sa jeunesse mais sans que ce tempo importe.
Alain innova rapidement, comme à son habitude. L’équilibre ne fut néanmoins pas rompu, Alain prit même une légère initiative.
Benoît et Alain se connaissent par cœur (une de leurs premières parties remonte à plus de trente ans). Sachant le goût pour l’initiative de l’autre, chacun tenta de sauter à la gorge du roi ennemi.
Dans un début calme, Laurent prit un léger avantage d’espace mais son adversaire se développait sainement.
Après une heure et demi de jeu la situation était toujours incertaine :
Les deux Emmanuel avaient échangé de nombreuses pièces, la position simplifiée était équilibrée.
L’attaque d’Alain avait été repoussée et le président enghiennois commençait à subir.
Benoît avait lâché un pion pour stopper l’attaque de son adversaire dont la crise de temps devenait sérieuse.
Laurent conservait son léger avantage sans que la position adverse ne recèle de faiblesse. Mais son adversaire commît une grave erreur :
Laurent vient de jouer 20. Cd5. La capitaine d’Écouen pris le cavalier au lieu de replier la dame.
Après 20… Cxd5 ? 21 cxd5 Cc5 22. b4 les blancs gagnent une pièce que Laurent fit fructifier méthodiquement.
EdL – Écouen 1-0
La troisième heure de jeu approchant, la situation était toujours incertaine.
Comme il ne restait plus que deux tours et un fou pour chaque joueur du premier échiquier, Emmanuel d’Enghien sollicita l’autorisation de pouvoir éventuellement proposer le partage des points. Son capitaine la lui accorda immédiatement. En revanche, malgré le pion de moins, il refusa tout aussi rapidement la proposition de son adversaire arguant la situation du match.
En effet, si la position des Emmanuel était tout-à-fait égale, la pression qu’Alain subissait se faisait de plus en plus désagréable. De son côté, Benoît avait repoussé l’assaut et la paire de fous et un pion passé central compensait approximativement le pion de moins, de surcroit le zeitnot dont son adversaire était coutumier prenait de graves proportions.
Et Écouen égalisa :
Dans le grand zeitnot réciproque Alain vient de jouer 34… d5 pour chasser le cavalier et tenter de soulager la pression par 35… Df7 proposant l’échange des dames mais par 35. Cg5 ! les blancs forcent le mat (35… fxg5 36. f6 !) qui ne peut être retardé que par quelques échecs inutiles.
EdL – Écouen 1-1
L’enjeu était simple : Emmanuel devait tenir et Benoît marquer.
Durant le grand zeitnot de son adversaire (qui avait moins de 5mn depuis le 15e coup), le capitaine enghiennois manqua deux fois l’occasion de gagner une qualité puis tergiversa lorsque son adversaire laissa une pièce en prise :
les blancs jouèrent 37. Th1 ? et les noirs calculèrent pendant 3 minutes les conséquences de l’échange 37… Fxf4 38. Th4 Fd2 39. Txg4 e3 40. Tg6+ avant de s’aviser que le simple 38… Tg8 conservait la pièce de plus.
Les noirs s’imposèrent quelques coups plus tard, permettant à l’échiquier du lac de reprendre l’avantage (et à Benoît d’égaliser à 158 partout dans la confrontation des deux vétérans).
EdL – Écouen 2-1
Emmanuel avait laissé le contrôle de la seule colonne ouverte à son adversaire pensant que la pression qu’il exerçait sur la colonne voisine suffirait à maintenir l’équilibre.
C’eut été probablement le cas s’il avait réussi à bloquer la majorité des noirs à l’aile dame. Malheureusement il n’y parvint pas et son adversaire activa méthodiquement ses pièces tandis que notre premier échiquier était réduit à la passivité. Au contrôle du temps du 40e coup la situation était désespérée :
Emmanuel mobilisa sa propre majorité à l’aile roi mais son adversaire fut le plus rapide à promouvoir l’un de ses pions.
EdL – Écouen 2-2
Écouen se qualifiait donc au bénéfice de la victoire au premier échiquier.
Après les efforts intenses, un petit verre de crème de châtaignes ardéchoises récompensa la victoire des uns et pansa les blessures des autres puis les deux équipes se quittèrent en se donnant rendez-vous la prochaine saison.
Le Chef est en progrès :
Bonne résolution n°1 : validée
Bonne résolution n°2 : validée
Bonne résolution n°3 : validée
Bonne résolution que le prof ne peut pas lire : validée
Pourvu que ça dure.
Posté par Lecteur assidu le 5 novembre 2019.
Merci pour tout ce travail, et quelle rapidité… Certains devraient s’en inspirer…
Posté par Laurent le 6 novembre 2019.