[N3 R3] : beaucoup de parties nulles et quelques gaffes
(en attendant le merveilleux compte-rendu de la deuxième ronde d’interclubs) 😉
La troisième ronde des interclubs nous opposaient à l’équipe de Cergy-Pontoise échecs.
Le match s’annonçait difficile en l’absence de quelques titulaires : seul Pierre au premier échiquier avait un léger avantage au classement. Tous les autres enghiennois rendaient une cinquantaine de points Elo, jusqu’à cent cinquante pour Nathan au huitième échiquier.
Les positions restèrent longtemps équilibrées sur tous les échiquiers. Au dernier Nathan, par un développement sain et quelques simplifications bienvenues, avait obtenu une position au moins égale après plus de deux heures de jeu lorsque soudain, le drame…
Un cavalier menaçant de s’incruster en c4 gagnant le pion b ou échangeant leur précieux fou, les blancs, oublieux d’une plus grave menace, jouèrent 21. b3 ??
Nathan ne se fit pas prier : il accepta le cadeau offrant à l’échiquier du lac son premier point.
EdL 1-0 CPE
Nimzovitch aurait probablement apprécié la partie de Benoît : par prophylaxie il doubla ses tours sur la colonne h fermée, une douzaine de coups plus tard son adversaire faisait de même sur la colonne a – tout aussi fermée.
Avec les seize pions encore sur l’échiquier et peu de perspective d’ouverture de lignes avantageuse, Benoît se résigna à accepter la proposition de nulle de son adversaire. Ce n’est que quelques jours plus tard qu’il se rendit compte que cette acceptation était une gaffe, la partie méritant d’être poursuivie :
La dame blanche vient de reculer de b4 où Benoît fantasmait de l’enfermer par 33 … Cb3 puis 34 … a5. Au lieu d’accepter la nulle, 33… Fb3 obtenait un avantage probablement décisif.
EdL 1½ – ½ CPE
Réda rencontrait un adversaire bien connu des vieux enghiennois : il avait participé au tournoi national d’Enghien en 1982 (cf. ici, ici, ici ou là). Même si les blancs avaient un léger avantage d’espace, l’équilibre ne fut jamais rompu. Par une jolie manœuvre agrémentée d’un sacrifice de pion, Réda obtint un superbe avant-poste pour son cavalier qui dominait le fou adverse. Malgré leur pion de plus, les blancs durent se résigner à la nulle.
EdL 2 – 1 CPE
Au quatrième échiquier, Laurent a repoussé avec précision et sang-froid l’assaut sur son roque. Puis sa contre-attaque au centre lui a donné un bel avantage bientôt transformé en pion de plus. Son adversaire ne s’est pas désuni et a continué de jouer actif. Son pion passé étant bien contrôlé par l’adversaire et la situation du match ne nécessitant pas de prise de risque, Laurent se contenta du partage du point.
EdL 2½ – 1½
Après un début paisible, les noirs ont longtemps soumis Olivier à la tentation de gagner une pièce pour deux pions et un roi dénudé. Olivier n’a pas osé relever le défi, probablement à tort. Les noirs ont pendant ce temps renforcé leur emprise au centre et obtenu un net avantage. La tentative de mettre le bazar sur l’échiquier a été vite réprimée. La finale contre un pion de plus passé et central et des pièces plus active était sans espoir. Olivier a abrégé ses souffrances en tendant un dernier piège éventé par son adversaire.
EdL 2½ – 2½
Alain n’est plus du tout « Lucky Luke » et ses débuts sont moins « originaux ». Au contraire, il a obtenu rapidement un avantage d’espace puis, par des échanges judicieux, obtenu un superbe avant-poste pour son cavalier tandis que le fou adverse tirait dans le vide. Sentant le danger, son adversaire tenta une timide attaque sur le roque qui fut repoussée sans ménagement : échange des dames et deux pions passés liés en prime. Dès lors la finale n’était qu’une formalité.
EdL 3½ – 2½
Montagnes russes émotionnelles au septième échiquier. Dans une grande ligne d’une variante très aigüe, les deux joueurs suivirent longtemps la théorie puis Marc choisit de gagner un pièce au lieu de se contenter d’une qualité. Malheureusement ce choix permit à son adversaire d’activer toutes ses pièces en harcelant le roi blanc à découvert. La partie devint sauvage, les complications extrêmes et, dans le zeitnot, quelques erreurs – réciproques – furent commises. Tant bien que mal Marc repoussa l’assaut en échangeant toutes les pièces et conservant un cavalier surnuméraire. Mais il avait lâché trois pions dans l’aventure. Son Roi et son Cavalier réussirent à les tenir en respect.
EdL 4 – 3
Si Alain et Réda ont montré la force du cavalier, Pierre a exposé de brillante façon la puissance de la paire de fous. Après un précoce échange des dames, il a manœuvré pour gagner un pion puis repoussé peu à peu les pièces adverses. Au bon moment il a échangé l’un des fous pour une finale Tour + bon Fou contre Tour + Cavalier gagnante. Un deuxième pion est rapidement tombé puis Pierre a transposé dans une finale Fou + 3 pions contre Tour et enfin donné le fou pour promouvoir un pion.
Hélas ! Un léger détail a été oublié : après 60. f7 ?? Txe7 61. f8=D Te5+ ! les blancs ne peuvent se soustraire aux échecs de la « tour folle » sans autoriser le pat du roi noir.
Dommage pour cette partie joliment menée, mais la victoire de l’équipe n’a pas été remise en cause.
EdL 4½ – 3 ½
Une difficile mais importante victoire qui nous permet de conserver la tête de la poule.
merci Kptain pour ton CR.
Concernant ma partie, il faut lire la deuxième phrase en enlevant le “probablement”.
Bravo à Nathan et Alain K qui ont marqué pour la victoire !
A bientôt
Posté par Olivier le 12 décembre 2018.
Il y a aussi un « probablement » probablement superflu dans le commentaire de ma partie.
Mais je ne souhaitais pas être trop péremptoire, mon analyse étant superficielle.
Posté par Benoît le 12 décembre 2018.
Bravo à toute l’equipe pour cette belle victoire !
Posté par Emmanuel le 17 décembre 2018.