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[Coupe de France] 256e de finale : Enghien bat Asnières

« Faisez pas votre malin, môssieur Cortex… »… Voilà ce qu’aurait pu me dire le Panda après mon dernier compte rendu, irrévérencieux envers le Chef (cf. [N2] Ronde 2 – Le café du Président, ou la fin d’un mythe).

Je ne sais si c’est une vengeance préméditée du Chef, mais me voici propulsé capitaine de l’équipe de Coupe de France, qui a fait son entrée dans la compétition hier contre la redoutable équipe d’Asnières-sur-Seine, qui l’année dernière se hissa jusqu’en 8e de finale – alors que nous nous arrêtâmes en 64e. Cette année, privilège de jouer en N2, nous avons été exemptés du premier tour.

Mais où était donc le Chef en cette pluvieuse journée du 4 décembre ? Pourquoi ne pouvait-il pas assurer le capitanat dans sa compétition préférée ? Voici la vérité : il était en weekend du côté de Rennes-en-Grenouilles.

J’en vois qui rigolent. Sachez que 1. Rennes-en-Grenouilles existe vraiment et que 2. même si son exploit le plus célèbre reste sa victoire au Tounoi International des Chefs d’Albouïs-sur-Glomeuse, c’est bien à Rennes-en-Grenouilles que le Chef a accompli sa première norme de Chef. Donc c’est une ville importante.

Pour ma part, je pus mesurer le long chemin qui me sépare encore d’une éventuelle première norme de Chef. Je passe sur les petits oublis bêtes comme omettre d’imprimer la feuille de match, pour vous dire que là où j’en ai vraiment bavé, c’est évidemment pour gérer le déroulement du match, et avant cela, guider Laurent dans la Pandamobile :)

Le match débute à Asnières à 14 h 30. Au premier échiquier, je dispose des pièces blanches et entraîne mon Maître FIDE d’adversaire dans ma préparation. À un moment il joue un coup naturel mais curieusement très peu joué à haut niveau. Heureusement la veille au soir je m’étais un peu attardé sur ce coup et avait trouvé un traitement intéressant que je pus appliquer dans la partie. La situation des noirs semble critique mais la position est complexe et, dans le labyrinthe des variantes, j’ai raté deux suites avantageuses. Nous arrivons dans une finale de tours avec un pion de moins pour moi mais des chances de tenir. Mon adversaire me rend alors la politesse en manquant également deux bonnes suites. Je n’ai alors aucune difficulté à assurer la nulle.

Enghien 0 – Asnières 0

Laurent, avec les blancs également, a été envoyé au dernier échiquier avec une mission claire : le gain ! Opposé à un joueur un peu trop complaisant sur la sécurité de son roi, Laurent punit, d’abord positionnellement, puis tactiquement, le traitement trop risqué des noirs. Une bonne partie du Panda, qui ne laissa jamais planer aucun doute sur le résultat.

Enghien 1 – Asnières 0

Le sentiment général des spectateurs était que le match était plié en notre faveur. En effet, la position de Baroudi semblait égale, et Réda était clairement mieux. J’étais loin de me douter que le suspense allait durer encore 3 h !

À l’approche du contrôle du temps, Baroudi, menant les noirs, commence à prendre des risques et à avancer tous ses pions. La punition intervient rapidement, son expérimenté adversaire introduisant un intrépide cavalier dans les lignes enghiennoises. Notre numéro 1, pour ne pas tomber dans une finale de tours clairement perdante, préféra, à la stupéfaction générale, sacrifier une pièce entière pour entrer dans une finale de tour + 5 pions contre tour + cavalier + 4 pions qui n’était pas du tout évidente à gagner pour les blancs. L’Asniérois hésite et ne semble pas trouver son chemin. C’est alors que Baroudi vient me voir en me disant : « J’ai un plan de nulle et un plan de gain, que dois-je faire ? – Écoute mon vieux, c’est déjà bien qu’avec une pièce de moins tu aies la nulle, on s’en contentera ! ». Intrigué, je me demandais quel manœuvre miraculeuse le « Magicien » avait encore trouvé… Las, le plan de nulle conduisait en fait à la défaite, relançant complètement le match  [en mettant la position sur mon ordi en rentrant, il s’avère que le « plan de gain » perdait aussi, donc pas de regrets :) ].

Enghien 1 – Asnières 1

Et tout d’un coup toute la tension du match se déplace sur le 3e échiquier ! En zeitnot, Réda, avec les noirs, a sans doute laissé échapper une grosse partie de son avantage. Il possède toujours l’initiative avec deux pions passés à l’aile-dame, mais pour les valoriser il va devoir laisser les blancs développer un contre-jeu dangereux. C’est alors que je l’informe que seule la victoire est envisageable (en effet un match nul qualifierait Asnières, qui a gagné à l’échiquier le plus haut, à savoir le deuxième).

Pour ajouter à l’ambiance électrique autour de cette dernière partie, alors que notre Titi va entamer son deuxième zeitnot, les blancs jouent un coup illégal. Conformément au règlement, l’arbitre entreprend d’ajouter 2 minutes aux noirs, mais régler les pendules électroniques grises en cadence Fischer est une véritable gageure… Après près de dix minutes de lecture du mode d’emploi, le malheureux arbitre fit un premier essai et relança la partie… avec une pendule réglée en heures au lieu de minutes ! Le chrono est une nouvelle fois arrêté, et le deuxième essai avec une nouvelle pendule est le bon. Inutile de dire que ces tribulations ont dû décontenancer les joueurs, qui entamaient la phase critique de la partie. C’est alors que Smatiov sort « un gigantesque sac de farine » [NDLR : nous vous promettons bientôt un article entier dédié aux expressions du Titi, alias Farinov, le maître incontesté du dépôt de farine] et invente une jolie manœuvre pour gagner une pièce adverse contre ses pions passés sans laisser trop de contre-chances aux blancs. Après quelques nouvelles péripéties, Réda s’impose au bout de 6 heures de jeu entières et devient le héros du jour !

Enghien 2 – Asnières 1

Et voilà ! L’aventure continue pour les 128e de finale le 22 janvier prochain. Bravo à l’équipe qui a montré une motivation de tous les instants ! Et vivement que le Chef reprenne sa place de Chef :)

2 commentaires.

  1. Bravo !
    Et rendez-vous le 22 janvier pour la suite de l’aventure.

  2. On voit que le chef n’est pas là : le Panda m’a tout l’air d’avoir fait son malin !

    Bien joué en tout cas ! :)

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