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[N3 R6] : Franconville – EdL, un score flatteur

Dans l’arrière-salle du château du Cadet de Vaux, nous ne sommes plus que six : les deux capitaines, Laurent et Marc qui attendent leurs chauffeurs respectifs et les deux Alain, assis de part et d’autre d’un cinquième échiquier toujours largement garni bien que le contrôle de temps soit dépassé depuis longtemps.
Comme le résultat du match est déjà acquis Alain de Franconville propose à Alain d’Enghien de partager le point.

Si vous êtes un lecteur assidu de mon blog de ce site, vous connaissez déjà la réponse.
Malgré un zeitnot qui se profile mais ne risquant plus de faire perdre l’équipe, Alain d’Enghien refuse poliment. D’ailleurs je n’ai jamais vu notre nouveau président accepter une proposition de nulle quand il y avait encore sur l’échiquier sept pions et six pièces chacun sauf injonction de son capitaine. À la réflexion, je n’ai jamais vu notre nouveau président accepter une proposition de nulle.

Tandis que j’informe par messagerie électronique ma chère et tendre que le match risque de durer encore quelques temps, j’entends Alain de Franconville s’exclamer : « On se fait ch… dans cette partie ! Aller ! » (sic) et levant les yeux je le vois se saisir d’une de ses tours et de la sacrifier sur un des pions d’Alain d’Enghien.

Les spectateurs se rapprochent de l’échiquier, froncent les sourcils de conserve, calculant silencieusement quelques variantes, pesant les possibles défenses et supputant la future influence du temps restant.

 

 

Bien plus tôt dans l’après-midi, Pierre, au premier échiquier et qui était exposé à la plus grande adversité mais qui participait par solidarité conscient de sa méforme récente, avait perdu une pièce sur une série d’échange dans une position qui commençait à devenir difficile.
Franconville – Enghien-les-Bains 1-0

Presqu’immédiatement Marc avait égalisé. Par un sacrifice de pièce thématique mais bien optimiste dans cette position, il avait bloqué le roi noir au centre. Sous la pression, son adversaire n’a pas trouvé de défense correcte et l’attaque était devenue de plus en plus forte malgré quelques échanges. Son adversaire abandonna après que le matériel a été regagné avec des intérêts usuraires.
Franconville – Enghien-les-Bains 1-1

Alain (le prof de l’école d’échecs, pas l’un des deux protagonistes de l’intro) avait ressorti une ouverture de jeunesse (la sienne mais aussi la mienne). Après la partie – qui est restée toujours très proche de l’équilibre et s’est donc conclue logiquement par le partage du point – il exhiba fièrement un énorme volume duquel s’échappaient d’innombrables post-it couverts d’annotations. Manifestement la préparation d’avant match avait été studieuse.
Franconville – Enghien-les-Bains 1-1

J’avais quelques inquiétudes au vu du début choisit par l’adversaire de Laurent, ayant déjà constaté que « le panda » était souvent mal à l’aise dans ce type de position. Je fus vite rasséréné. Laurent prit rapidement les affaires en main. La position resta bien équilibrée jusqu’à une jolie « petite combinaison » qui aéra la position du roi adverse. Dès lors, avec les seules pièces lourdes sur l’échiquier, Laurent ne relâcha plus la pression jusqu’à l’attaque de mat finale.
Franconville – Enghien-les-Bains 1-2

La partie entre Emmanuel et le capitaine adverse fut très complexe stratégiquement puis tactiquement. Comme vous pouvez vous en douter, Emmanuel se retrouva rapidement en extrême zeitnot (et pire encore le roi dans les courants d’air). Mais il garda sang-froid et vision acérée au contraire de son adversaire qui l’avait rejoint dans le zeitnot. Ce dernier oublia une pièce et abandonna le contrôle de temps passé.
Franconville – Enghien-les-Bains 1-3

Au deuxième échiquier Antoine a toujours eu un léger avantage et l’initiative. À l’approche du contrôle de temps la position s’était très simplifiée, ne laissant à chacun que dame, tour et quelques pions. Le roi de l’ancien webmestre de l’échiquier du lac était moins en sécurité que celui de l’ex-président. Antoine en profita pour créer des menaces multiples difficiles à contrecarrer avec peu de temps de réflexion. Son adversaire trébucha finalement, l’échiquier du lac remportant ainsi le match.
Franconville – Enghien-les-Bains 1-4

Comme lors de la ronde précédente j’ai commis un début catastrophique bientôt sanctionné par deux pions de moins et une tour ayant envahi ma deuxième rangée (il s’agissait d’éviter pire encore). Mon adversaire a probablement sous-estimé mes ressources lorsqu’il a transposé en finale. En effet, malgré le déficit matériel (deux pions passés liés pour les noirs) mon fou qui dominait le cavalier ennemi et mon roi plus actif me permirent d’arracher une nulle inespérée.
Franconville – Enghien-les-Bains 1-4

Il ne reste donc plus que les deux Alain dans la salle peu à peu déserté par les membres des deux équipes et les spectateurs de la rencontre de nationale 2 qui s’est joué simultanément.

« On se fait ch… dans cette partie ! Aller ! »

Le sacrifice de tour ressemble fort à un coup gagnant : dans son refus du partage du point, les cavaliers d’Alain d’Enghien ont dangereusement délaissées leur souverain que les pièces d’Alain de Franconville menacent directement. S’ajoute à cela la pression du temps de plus en plus sensible et l’obligation sans cesse renouvelée de gribouiller quelques idéogrammes sur la deuxième feuille de partie (celle-ci a en effet maintenant dépassé les 80 coups).

Fatigue ? Pression du temps ? Agacement dû à la résistance adverse ? Alain de Franconville ne trouve pas le chemin de la victoire tandis qu’Alain d’Enghien reste déterminé. L’attaque s’essouffle. La position se stabilise. L’avantage matériel (largement réduit – mais toujours suffisant – Alain d’Enghien ayant lâché du lest pour tenter de sauver son roi) peut maintenant parler.
Ou plutôt balbutier, car maintenant la feuille de partie approche la centaine de coups et la pendule affiche environ une minute de temps restant chacun. La qualité de la partie s’en ressent quelque peu (litote) mais Alain d’Enghien finit par simplifier dans une finale cavalier + pions a et h contre 5 pions qui – surprise ! – est gagnante.
Après 118 coups (au minimum, certains mouvements ayant pu ne pas être retranscrits…) Alain de Franconville serre sportivement la main d’Alain d’Enghien.
Franconville – Enghien-les-Bains 1-5

Un score flatteur pour un match serré mais une victoire précieuse avant le match décisif prévu le lendemain entre les deux premiers de la poule.

(N.B. Vous trouverez ici : le compte-rendu du match par le capitaine adverse.).

13 commentaires.

  1. Joli CR avec flash back Kaptain.
    Notre président étrenne son mandat par une démonstration de combativité, bravo à lui !

  2. Merci pour ce compte-rendu très complet. Quelle mémoire Chef ! :)

  3. Merci pour ce compte-rendu très complet.
    Quelle mémoire Chef ! :)

  4. Désolé pour le petit bug, envoyé 2 fois
    Mais c’est pour optimiser le nombre de commentaires.
    :)

  5. Quel

  6. renard

  7. ce

  8. panda

  9. :)

  10. Vous voulez battre le record de commentaires ?

  11. OK :-)

  12. Bravo les gars vous vous êtes battus comme des animaux

  13. Merci Chef pour ce CR !

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