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[Coupe de France] 64e de finale – L’aventure prend fin

Compte rendu de Laurent, capitaine enghiennois

Drancy avait aligné une équipe un peu moins forte que prévu, avec quand même 2 joueurs classés à 2260 et 2214 aux deux premiers échiquiers.

Nous étions néanmoins un peu favoris sur l’ensemble des échiquiers, puisque nous totalisions 414 points élo de plus.

Notre équipe était composée (dans l’ordre des échiquiers) de :

1 B Antoine      2190

2 N Baroudi      2217

3 N Emmanuel  2148

4 B Laurent       2110

Pour ma part, je rencontrais un joueur classé à 1830 qui joua rapidement en réponse à mon premier coup blanc. Je décidais de m’écarter de la théorie habituelle, pour utiliser une variante secondaire qui m’avait réussi il y a deux ans au Championnat de Paris.

Mon adversaire joua des coups simples et logiques et prit rapidement l’initiative, en plaçant idéalement ses pièces (je dois reconnaître que les remarques de Baroudi  et d’Antoine après la partie, me semblent maintenant parfaitement justifiées ! cette variante permet aux noirs d’égaliser beaucoup trop facilement ! et c’est la dernière fois que je l’utiliserai, c’est promis !)

Je m’abstiendrai ici de commentaires inutiles, car ma partie se résume un peu comme ça :

Ouverture : Traitement complètement raté, jouée un peu comme : allez, vas y comme je te pousse  (du bois en l’occurrence… )

Plan : Bah, y en avait pas… (quand on vous dit :  un mauvais plan vaut mieux que pas de plan du tout ) -c’est vrai-

Zeitnot : Ma position était tellement mauvaise, qu’il ne me restait qu’un peu plus de 6 minutes au 15ème coup !

KO : Contraint de donner une pièce au 16ème coup (sans compensation) j’abandonne au 25 ème coup, là je vais en perdre une autre…

Mon adversaire a très bien exploité mes nombreuses imprécisions dans l’ouverture, il n’est jamais rentré dans les complications que je lui proposais, et a réalisé une belle partie d’attaque !

Drancy 1 – Échiquier du Lac 0

Ma rapide défaite a dû évidemment perturber mes coéquipiers, qui devaient maintenant tenter d’égaliser au plus vite :

Baroudi réalisa alors encore une très belle partie sur le thème des cases blanches ! si on devait résumer la partie de Baroudi, c’est beaucoup d’idées stratégiques et de pointes tactiques à la fois !

En regardant sa partie, je ne vis dans un premier temps que le fort cavalier blanc en c5, contre un fou de cases blanches un peu faible en théorie (parce qu’il y a beaucoup de pions noirs sur cases blanches)- mais malgré tout très actif- en fait, c’est un mauvais fou qui est bon …J

La finale semble néanmoins légèrement préférable pour les blancs, mais plusieurs facteurs vont nuancer ce jugement, comme me l’expliquera Baroudi à l’analyse :

Les blancs vont d’abord commettre une imprécision en échangeant une pièce qui donnera aux noirs, un  fort pion passé protégé.

Autre point important, les tours noires sont idéalement placées à l’aile dame, et ralentissent considérablement toute progression des blancs, enfin le fou -oui encore lui- exerce comme la dame noire, une grosse pression autour du roi blanc. La dernière rangée est aussi affaiblie, ça fait beaucoup… Baroudi  finira par trouver une combinaison transposant en finale gagnante.

Cette partie mériterait de paraître sur le site, car il y a des moments vraiment très intéressants avec de nombreux thèmes stratégiques et tactiques à la fois !

Drancy 1 – Échiquier du Lac 1

Manu est souvent très inspiré, comme lors de sa dernière partie de Coupe de France, où on a pu assister à un festival de sacrifices ! mais là, il a joué plutôt sur le thème du rouleau compresseur …..

Un rapide coup d’œil sur sa position, et on remarque rapidement un bon fou de cases blanches (un vrai de vrai celui-là) alors que son homologue blanc est complètement emmuré par ses propres pions.

Mais ce n’est pas suffisant pour gagner une partie.

Je reviens plus tard sur sa position, et je constate qu’il a encore considérablement amélioré le placement de ses pièces, et augmenté son avantage d’espace, alors que je ne voyais pas de plan très évident à réaliser (mais le jeu positionnel n’est pas mon fort non plus…)

Quand je parlais de rouleau compresseur, c’est vraiment le cas, certains de ses pions de l’aile roi vont même atteindre rapidement la troisième rangée ennemie- son adversaire semble laisser volontairement les pions noirs avancer, dans l’espoir de fermer la position et de tenir.

Mais Manu sait qu’on ne gagne pas que sur une aile, et il va créer d’autres faiblesses à l’aile dame qui seront déterminantes.

J’ai malheureusement raté la conclusion finale, mais j’ai trouvé que c’était une belle partie positionnelle, jouée avec beaucoup de précision.

Drancy 1 – Échiquier du Lac 2

Antoine avait la plus forte opposition sur l’échiquier, et cette dernière partie décidait de la qualification de l’une ou l’autre équipe.

Un match nul suffisait pour se qualifier, mais mon mauvais résultat a obligatoirement influencé l’orientation de ce match.

En regardant la partie, je constate que son adversaire a un pion de plus, mais que l’activité des pièces blanches, notamment un puissant fou en c4, semble compenser ce déficit matériel.

Dans une position très tendue, le pion e4 est laissé à la disposition des noirs, mais le prendre semble très risqué… le joueur de Drancy arrive à trouver un plan qui permet à la fois d’obstruer la diagonale de ce fou blanc menaçant, tout en réorganisant le placement de ses cavaliers qui vont contrôler beaucoup de cases, empêchant toute pénétration des pièces blanches, notamment de la dame sur le roi noir affaibli.

Antoine est obligé de jouer avec beaucoup de précision car son adversaire commence à développer une initiative dangereuse sur son propre roi.

Trouver les seuls coups qui tiennent, avec quelques minutes à la pendule, n’est pas facile.

Chaque coup imprécis peut perdre immédiatement la partie, mais Antoine résiste toujours.

Il décide de compliquer au maximum, et sacrifie un cavalier contre de l’activité sur le roi noir exposé.

Ce sacrifice ne semble pas suffisant, la partie semble compromise, mais nous espérons encore un peu, tant que la partie continue…

Finalement, l’adversaire d’Antoine rend la pièce, pour transposer dans une finale gagnante avec un pion passé.

Une partie âprement disputée, ou les blancs ont lutté jusqu’au bout.

Drancy 2 – Échiquier du Lac 2

Nous réalisons finalement un match nul, mais en cas d’égalité, c’est la victoire au premier échiquier qui prime.

Difficile de ne pas être déçu dans ce match, qui était tout à fait à notre portée.

Je me sens quand même un peu responsable de notre élimination, même si mes coéquipiers ont bien essayé de me remonter le moral après le match…

Félicitations en tout cas à nos sympathiques adversaires de Drancy, à qui nous souhaitons bonne chance pour leurs prochaines rencontres en Coupe de France.

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