[Coupe de France] 2e tour – L’instant où tout aurait pu basculer
L’affiche était alléchante : Enghien-Écouen, la revanche du match fatidique décisif pour la montée en N2 de l’année dernière ! Au même titre qu’on peut se demander ce qui se serait passé lors de ce match si Manu avait pris la nulle au tout début de sa partie, on peut tout aussi bien se poser la question du moment où la rencontre de Coupe de France aurait pu basculer.
Si, côté Écouen, certains joueurs avaient été laissés au repos, Enghien alignait la meilleure équipe possible. Ainsi, assez rapidement, une victoire pour nos couleurs se dessinait au troisième échiquier, où Manu, sûrement et lentement (mais pas trop lentement quand même, cf. les règles paires de la charte) convertissait son pion de plus. Le Chef, au 4e échiquier avait une position saine, mais peu de temps à la pendule. Au 2e échiquier, on sentait que la position de Réda est plus agréable, mais rien de décisif n’apparaissait.
De mon côté, j’ai failli perdre le fil très tôt dans la partie :
Comme d’habitude, ma partie est déjà un vrai capharnaüm. Ici j’avais envie de jouer a tempo 11…Fd7, gardant la menace sur a1. Mais n’y avait-il pas moyen de rassurer l’équipe avec un bon coup bien solide comme 11…Dd5, forçant apparemment l’échange des dames, après quoi les noirs ont tout simplement un pion de plus et toujours la menace sur a1 ?
Je ne sais quelle bonne étoile m’a dissuadé de jouer le coup “solide” car 11…Dd5 est immédiatement réfuté par 12.Da4 ! et c’est 1-0. En effet 12…Cxa1 13.Ce5 ! et rideau. Je suis complètement passé à côté.
Ma main joue donc l’inspiré 11… Fd7, après quoi les blancs gaffent immédiatement avec 12. Dxc4 ? Cxa1 et les noirs ont un gros avantage. Il fallait jouer 12. Ta2 ! et tous les résultats sont encore possibles.
Ainsi donc, j’aurais pu perdre en une heure, ce qui aurait complètement changé la physionomie du match. En effet, durant le zeitnot, si Manu s’impose (comme prévu) et Benoît aussi (après quelques frayeurs), Réda tombe au temps dans une position égale. Ma défaite aurait alors conduit à un match nul 2-2, avec une victoire pour Écouen en vertu du gain sur l’échiquier le plus haut.
Ainsi, après le contrôle du temps, nous menions 2-1 et j’étais à +7 dans ma partie. Encore une fois, j’ai failli tout gâcher, ce qui est complètement passé inaperçu !
Ça fait un bout de temps que je suis complètement gagnant, et après 5 h de jeu, je décide de renvoyer les deux équipes à la maison avec une petite combinaison :
54… Cf4 + ! 55.Rh2
55.gxf4 ? Ta3
55…b1=D ?? 56.Dg8+ ??
Les blancs, voyant que 56.Dxb1 Ta2+ puis Ta1 conduit à la perte de la dame, sacrifient leur dame, croyant être patés.
56…Rxg8 0-1
Évidemment, le pat n’existe pas car les blancs peuvent jouer leur pion g.
Alors ? Quelqu’un voit le problème ?
Sur 55…b1=D ??, le coup 56.Dxb1 se fait sur échec ! Pour peu que les blancs ne l’aient pas annoncé, j’aurais touché ma Ta4 pour jouer ma “combinaison gagnante”, sur quoi, pour jouer un coup légal, j’aurais été obligé de jouer 56…Te4 57.Dxe4+ Cg6 et j’aurais eu à souffrir une longue défense (heureusement, je pense que la position est nulle, mais qui sait…).
À quoi tient une victoire en Coupe de France…
Merci pour ce compte-rendu, en effet ta partie fut animée ! Mais c’est le résultat qui compte 😉
Posté par Laurent le 22 novembre 2015.
ça réconforte de voir que je ne suis pas le seul à calculer comme un (indiquer ici votre légume le plus honni).
mais, après de tels aveux, comment ton capitaine peut-il avoir confiance et conseiller efficacement ses équipiers en cas de proposition de nulle adverse ? il a déjà conseillé à tort Emmanuel de refuser la nulle lors du match décisif… sa confiance en lui va être définitivement détruite.
Posté par Benoît le 23 novembre 2015.