Nous savions que nos adversaires étaient très forts et nous savions que le match allait être difficile. Mais nous pouvions espérer un petit exploit si chacun d’entre nous réalisait une bonne performance, comme chacun d’entre nous l’avait déjà montré à plusieurs reprises. Hélas il y a loin de la coupe aux lèvres…

Pas de surprise à la lecture de la feuille de match, nos adversaires étaient mieux classés sur tous les échiquiers avec jusqu’à 170 points de différence au détriment de Réda au deuxième.

Antoine égalisa rapidement et maintint l’équilibre (voire pris un microscopique avantage) jusqu’au 30^e coup où, pressé par le temps, il lâcha un pion important. Une nouvelle imprécision fut immédiatement châtiée, et notre président rendit les armes.

Les parties des deuxième et quatrième échiquier enghiennois suivirent des scénarios presqu’identiques : après quelques erreurs ayant compromis leur position, Réda et Benoît passèrent en mode « arnaque » en donnant du matériel pour rendre leur partie respective moins « rationnelle ». Ils réussirent tous les deux à embrouiller leur adversaire et à renverser la situation. Mais, l’un comme l’autre en grave crise de temps, ne surent pas en tirer profit.

Laurent était bien parti pour sauver l’honneur : il obtint rapidement une bonne compensation pour son pion sacrifié, et même un léger avantage. Peut-être simplifia-t-il un peu tôt, au lieu de tenter d’accroître la pression, mais sa compensation était toujours évidente : son cavalier valant largement mauvais fou et pion adverses. Le contrôle de temps passé, il profita d’une erreur pour infiltrer sa dame et d’une autre pour rafler un puis deux pions. De nouveau pressé par le temps, il n’osa pas transposer dans une finale de rois gagnante et dû bientôt se défendre de la menace de pénétration du roi adverse avec trente secondes à chaque coup. Hélas, après plus de cinq heures de jeu, au 67^e coup, ces trente secondes ne suffirent pas.