N3 : Victoire dans la douleur
(Par notre nouvel envoyé spécial Olivier)
Pour cette première ronde, nous accueillons l’équipe de St Just en Chaussée avec l’ambition partagée de commencer la saison par une victoire.
Il est vrai que la feuille de match est à notre avantage ; Hormis sur l’échiquier de Géraldine, chacun d’entre nous est favori sur le papier. Cependant, le Kptain nous rappelle combien le succès de l’année passée contre cet adversaire – quasi identiquement composé – avait été acquis dans la douleur.
En l’absence de Manu et de Laurent, bien présent dans son rôle d’arbitre, l’équipe accueille les renforts de choix que sont Baroudi et Joël ;
Nous nous installons, méfiants mais déterminés !
Dans l’ordre où les parties se sont terminées, voici le déroulement de ce match…dramatique.
Au sortir de l’ouverture, Géraldine (Blancs) a une position difficile avec un pion de moins et une structure très endommagée. Nonobstant ces handicaps, elle parvient à resserer les boulons et à obtenir une partie jouable avec Dame, 2 tours chacun et peut être des perspectives sur l’aile roi. Las, décidant de s’orienter sur l’aile dame où son adversaire est mieux armé, elle s’incline sans démériter.
St Just 1 – EDL 0
Joël (Noirs), concède dès l’ouverture un pion isolé sur une colonne ouverte centrale, qui confère à sa jeune adversaire un avantage positionnel sensible et durable. Sans aucun contre jeu significatif en vue, Joël saisit l’occasion d’échanger les dames et obtient une finale de tour et fou de couleurs opposées, qu’il mène à l’énergie en activant au maximum ses pièces. Après l’échange des tours, la nulle est conclue.
St Just 1,5 – EDL 0,5
Après un début tranquille, l’adversaire de Kader (B) opte pour un affaiblissement risqué de son roque. L’enghiennois dirige tranquillement ses forces sur l’aile roi et provoque un deuxième affaiblissement du roque après lequel la position noire s’écroule. Kader gagne une pièce et la partie peu de coups après. Simple et sans bavure !
St Just 1,5 – EDL 1,5
Olivier (N) est invité dans une ouverture qu’il affectionne par un adversaire qui la joue manifestement peu et qui consomme beaucoup de temps pour les tout premiers coups…
L’enghiennois accumule les petits avantages, développement, cases noires centrales, lignes ouvertes, initiative et attaque sur le roi. Ne jouant plus que sur l’incrément alors que son roi est aux abois, son adversaire lâche du matériel et abandonne avant de se faire mater.
St Just 1,5 – EDL 2,5
A ce moment du match, nous comptons un point d’avance mais des parties restantes, seule celle d’Alain est avantageuse. Sur les autres échiquiers, les positions sont incertaines. Rien n’est donc joué, il s’en faut de beaucoup. D’autant que…
Benoît (N) oppose à sa jeune adversaire un stonewall dont il a le secret. Louvoiements de part et d’autre pour les meilleures cases. Au sortir de l’ouverture, le centre s’ouvre et les deux adversaires commencent à manquer de temps. Benoît prend l’ascendant en quelques coups, optimise ses pièces et attaque f2 qui doit bientôt tomber avec à la clé un avantage décisif… Las, c’est son drapeau qui tombe avant le pion.
St Just 2,5 – EDL 2,5
A ce moment heureusement, Alain (B) est en train de récolter les fruits d’une partie mouvementée. Ayant gagné une pièce dans l’ouverture à la faveur d’une petite pointe, il a éprouvé quelques difficultés à développer son aile roi et son adversaire a créé 2 pions passés sur l’aile dame qui ont un moment fait illusion. Alain, qui entre temps a nettoyé tout ce qui dépassait, convertit sûrement une finale tour, cavalier et pion contre tour.
St Just 2,5 – EDL 3,5
Pour un lecteur de la feuille de match, notre situation paraît enviable.
Pourtant, les visages sont plutôt sombres chez les enghiennois : Baroudi défend une finale désespérée et Antoine est embarqué dans une finale de cavalier ou les seules variantes avantageuses que je vois sont pour son adversaire.
Autrement dit, les perspectives de gagner ce match s’éloignent gravement et si nous arrivons à signer la nulle me dis-je, nous aurons déjà sauvé les meubles…
Baroudi (N) est dès la fin de l’ouverture entré dans une finale de tour et fou de même couleur, qui s’annonce intéressante avec une majorité sur l’aile dame. Cependant, la meilleure activité du roi est du côté adverse, à laquelle s’ajoute, après l’échange des tours, un énorme pion passé central blanc
L’enghiennois défend cette finale désespérée autant qu’il est possible…mais ne peut finalement empêcher St Just d’égaliser au tableau d’affichage.
St Just 3,5 – EDL 3,5
Autant dire que nous faisons grise mine, car le moins que l’on puisse dire, c’est que la partie restante est incertaine.
Cette partie, celle d’Antoine (B), décidera donc de l’issue du match. C’est une finale de cavalier avec 2 îlots de pions sur les 2 ailes, du genre de celle où il faut calculer les manœuvres de la bête, les avancées de pions, les promotions possibles, et le tout en blitz avec incrément…
Nous retenons notre souffle !…Nooooooooon, une variante forcée où Antoine est perdu !…Kptain l’a vu aussi…
Mais pas le St Justien qui rate l’occasion et oriente la partie vers une finale de dames, bientôt transformée par Antoine en D + pion h contre D.
Ses chances de gain sont microscopiques, mais après tous ces rebondissements, au moins la nulle est elle assurée…!
Mais non ! Antoine joue avec la plus grande précision, trouve un dernier échec chirurgical qui force l’échange des D dans toutes les variantes et la promotion du pion h à suivre.
les visages adverses s’assombrissent, Le Kptain se remet à sautiller en souriant… et le St justois tend enfin la main à Antoine.
Score final : St Just 3,5 – EDL 4,5
Juste avant le début du match, nous nous motivions en appelant de nos bonnes résolutions une victoire certes, mais « propre » de surcroît.
Disons que nous mettrons un peu plus de lessive la fois prochaine…
En tout cas, cette victoire est de celles dont on se souvient longtemps !
Rendez vous les 13 et 14 novembre pour la suite de la compétition
Bien joué !
Même en connaissant le résultat final, on tremble jusqu’au bout en lisant !
Posté par Rémi le 21 octobre 2010.
Rétablissons la vérité historique (à moins que la censure soit de mise dès qu’il s’agit du soi-disant « chef ») : le capitaine enghiennois n’est pas tombé. Il a abandonné car il perdait une tour sous peine de mat.
J’espère que les descriptions des autres parties sont un peu plus objectives.
Posté par Témoin impartial le 22 octobre 2010.
Merci “témoin impartial”…
Je prends à mon compte cette rectification, tant il est vrai que dans un digne CR de l’EDL la vérité historique se doit de l’emporter sur la dramatisation !
Par ailleurs, comme je ne sais sur quel ton tu écris ta dernière phrase, je m’abstiendrai de la commenter 😉
Olivier
Posté par Olivier le 24 octobre 2010.
Merci Olivier pour ce compte rendu vivant et précis comme tes parties !
Posté par Ex-webmestre le 1 novembre 2010.